Depuis quelques décennies, l’Irlande a connu une croissance spectaculaire, ce qui lui a valu l’appellation de « Tigre celtique », allusion aux nouveaux pays industrialisés asiatiques émergents.
Restée longtemps agricole et pauvre, elle était encore classée, en 1985, avant-dernière au sein de la CEE. Elle s’est, depuis, hissée à la deuxième classe derrière le Grand Duché de Luxembourg.
L’économie irlandaise est caractérisée par le rôle prépondérant de la haute technologie. L’Irlande dispose, maintenant, d’une agriculture et d’industries alimentaires performantes. L’élevage reste une activité agricole importante et les principales cultures sont l’orge, l’avoine, le froment, la pomme de terre et la betterave à sucre.
Le pays connaît le développement du secteur des technologies de pointe (informatique, paramédical…) grâce à l’installation de nombreuses entreprises étrangères, notamment américaines, attirées par de fortes subventions et le coût relativement bas de la main d’œuvre.
Les principales raisons de la réussite irlandaise, avancées par les économistes sont :
Son appartenance à la CEE, depuis 1973, lui a facilité l’accès à l’énorme marché européen, en plus des subventions reçues.
Afin d’attirer les investisseurs étrangers, l’Irlande a adopté une politique fiscale peu contraignante et a mis en place de nombreuses facilités administratives.
Ces aides ont financé des investissements dans le système éducatif (par ex. : l’inscription universitaire gratuite), dans les services et dans des infrastructures diverses.
L’Irlande a ainsi développé une économie moderne, tournée vers les marchés internationaux, en attirant une grande variété de compagnies à haute valeur ajoutée (comme Dell, Intel, Microsoft et Gateway).
Elle a connu une croissance moyenne de 9% entre 1995 et 2001. Jusqu’à la crise de 2008, l’industrie représentait presque 40% du Pib et environ 80% des exportations qui employaient près de 30% de la main d’œuvre.
Bien que les exportations étaient restées le premier moteur de croissance du pays, l’économie avait bénéficié également d’une augmentation de la demande intérieure, liée à la hausse du niveau de vie et d’un boom de l’immobilier.
Le revenu net avait atteint des niveaux records, ce qui avait permis une forte hausse de la consommation des ménages. Le taux de chômage était passé de 18% en 1985 à 4,2% en 2005. Le salaire industriel moyen avait augmenté plus vite que dans le reste de l’Europe.
La dette publique avait fortement diminué ce qui avait permis d’augmenter les dépenses publiques sans augmentation significative des taxes.
La tendance traditionnelle à l’émigration s’était renversée. Le pays était devenu une terre d’accueil. Près de 10% des travailleurs, avant la crise, étaient nés à l’étranger.
L’économie irlandaise est devenue de plus en plus dépendante de l’immobilier, favorisé par les critères de prêts laxistes appliqués par les banques et une progression excessive du crédit qui a éclaté au milieu de la crise économique et financière mondiale.
Durant la dernière forte croissance, l’augmentation des salaires a nuit à la compétitivité internationale des coûts et le système bancaire a pris trop de risques, n’échappant à l’insolvabilité que grâce à l’aide de l’Etat, lorsque le marché de l’immobilier s’est effondré.
Les injections de capitaux réalisées pour contribuer à résoudre la crise ont entraîné une forte augmentation de la dette publique. les ménages ont été confrontés à des réductions de salaires, à des pertes d’emploi, à des hausses d’impôt et à la diminution des prix de l’immobilier, même si les niveaux de vie et le sentiment de bien-être restent élevés par rapport aux autres pays.
Analyse de quelques indicateurs.
La carte met en évidence les disparités économiques au sein de l’UE. Le Sud irlandais fait partie des régions les plus prospères. Il fait partie d’un arc moteur qui s’étend du sud de l’Irlande, au Nord de l’Italie, passant par Londres, les Pays-Bas et le couloir rhénan. Le Nord de la Belgique appartient à cet arc moteur !
Jusqu'à la crise de 2008, le taux de chômage était nettement inférieur à la moyenne européenne. L’Irlande se situait à la sixième place dans le classement. Mais depuis la crise, il a fortement augmenté et dépasse de loin la moyenne européenne. Par contre, la Belgique maintient un taux stable.
Taux de chômage actuel
L’Irlande occupe la quinzième place dans le classement décroissant de l’espérance de vie et montre ainsi une valeur assez moyenne. La Belgique est un peu mieux classée.
Voici le classement des pays par les Nations Unies (2011), suivant l'IDH (permettant de mesurer le niveau de vie des Etats).
A titre de comparaison, la Belgique est en 18ième position (sur près de 200 pays!).