La population autochtone d’Irlande a été relativement bien protégée des flux migratoires au fil des siècles. Bien que ces 3 derniers siècles furent témoin d’une variation démographique impressionnante. Plusieurs facteurs géographiques, économiques, politiques ou même religieux en sont responsables.
Les premiers habitants de l’Irlande furent les celtes. Protégés par les mers entourant l’Irlande, ils ne subirent que peu d’interférences des cultures étrangères d’Europe comme par exemple la culture grecque ou romaine.
Les Irlandais ne subirent les premières invasions étrangères que dans les années 1000 à 1200. En effet, se sont les vikings qui troublèrent la paix. Ce peuple scandinave (particulièrement Danois) s’établissait en petits comités sans s’enfoncer dans les terres. Cette domination ne dura pas longtemps. Et son influence scandinave fut minime.
Après le départ des vikings, l’Irlande jouit d’une paix relative. Une monarchie s'établit. Mais en 1541, le roi d’Angleterre Henry VIII conquit l’Irlande par sa politique de confiscation et de colonisation : les célèbres "plantations". Jusqu’au siècle dernier, l’Irlande fut sous la coupe de la couronne anglaise.
C’est durant la domination anglaise que l’Irlande connu la plus grande crise démographique de son histoire.
Les anglais vinrent en masse sur l’île, s’appropriant les terres et s’octroyant des droits pour établir une suprématie sur les Irlandais. Depuis l’arrivée de Saint Patrick, la plupart des Irlandais sont catholiques. Les Anglais sont, quant à eux, protestants. Les catholiques furent discriminés par une minorité dominante protestante.
La nourriture se faisant rare à cause des réquisitions anglaises, les Irlandais connurent plusieurs famines. Mais un événement supplémentaire va intervenir, qui jouera un rôle crucial dans cet exode d’Irlande : la crise de la pomme de terre causée par le mildiou. Terrible champignon causant la putréfaction du tubercule et d’autres cultures. Entre 500.000 et 1.000.000 Irlandais moururent durant cette période de famine (1845 à 1848)
C’est cette accumulation de facteurs défavorables qui causa un exode de plus d’un tiers de la population vers des pays plus favorables (particulièrement les USA).
Après tout cela, sur les 8.000.000 d’habitants que comptait l'Irlande, il n’en restait à peine que 3.000.000. L’Irlande mis plusieurs décennies à se relever. Encore aujourd’hui, les Irlandais sont moins nombreux qu’avant 1845, effectivement, la population Irlandaise avoisine les 4.600.000.
Hormis les vikings ou les Anglais, l’Irlande ne connût que peu d’influence de cultures étrangères sur son territoire. Sa position en tant que pays pauvre sous la tutelle de l’Angleterre n’encourageait pas les étrangers à venir s’exiler en Irlande.
Depuis son adhésion à l’Union Européenne en même temps que le Royaume-Uni en 1973, le dynamisme de l’Irlande n’a cessé de croître. Ce qui lui valu l'appelation de "Celtic tiger".
N’ayant jamais connu de problème, l’Irlande n’avait pas de législation contraignante en matière d'immigration. De ce fait, ce flou dans la législation a entraîné l'arrivée de nombreux étrangers tels que les bosniaques, les polonais ou encore les vietnamiens. Cette nouvelle population était un véritable réservoir de main d’œuvre pour dynamiser l’économie du pays.
Le nombre de demandeurs d’asile, sur 15 ans, a véritablement explosé. De plus, une zone de libre circulation entre le Royaume-Uni et l’Irlande incitait les immigrés à rejoindre le royaume.
Mais depuis la crise de 2008, le mouvement s'est inversé et l'Irlande connaît, à nouveau, une période d'émigration.